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Amoureuse mais Vierge…
Dans le Maroc de nos jours, qui est aussi paradoxal que le jour et la nuit, où le papa interdit à ses enfants d’avoir un(e) petit(e) copain(ine) alors qu’il a une maîtresse, où la maman les punit d’être allé en boîte en cachette alors qu’elle l’a fait à maintes reprises, où le policier arrête un couple qui s’embrasse dans la rue, alors qu’il drague la jeune passante, Hind et son petit ami Ayman, eux, comme chaque Vendredi après-midi, après les cours, partent louer un appartement pour passer le week-end en amoureux loin des regards et préjugés de la société. Et comme chaque vendredi, elle se promet de bien profiter de son week-end en couple, tout en respectant les mœurs marocaines qui interdisent les rapports sexuels avant le mariage. Comme chaque Vendredi, elle se promet un dîner, un film et des rires. Elle se promet de se restreindre à cela et uniquement à cela.
Une fois à l’intérieur de l’appartement , juste après avoir fermé la porte à clé derrière eux, elle se dit tout bas : « juste un regard !», ensuite « juste un contact de main », et puis «juste une caresse » suivie de « juste un baiser ». Jusqu’à ce qu’ils se retrouvèrent, comme chaque vendredi, nus, en corps à corps, la tête étourdie entre les souffles mêlés aux mots d’amour et aux gémissements de plaisir qui raisonnent sous le rythme des battements de leurs cœurs. Ceci dure tout le week-end jusqu’à ce qu’ils quittent, claquant la porte, laissant derrière eux des baisers brûlants de désir et des mots enrobés de passion et de promesses.
A ce moment, Hind se retrouve face aux regards de son partenaire à la fois neutres et accusateurs, pleins de doute et d’incertitude, suite auxquels il l’accable de questions vides d’émotions. « Suis-je le premier ? », « comment puis-je en être sûr ? », « si je ne m’étais pas arrêté, aurais-tu pu aller plus loin ? », « Je crains que tu ne sois un peu trop facile à mon goût »…
Est-ce que c’est normal qu’il la juge et la blâme pour quelque chose à laquelle il a participé aussi ? Est ce qu’elle est un peu trop facile par rapport à son goût ou plutôt par rapport aux normes et aux coutumes de la société marocaine. Est-ce que le fait que les « Hinds »de notre société se permettent les quelques caresses d’un Vendredi soir avec leurs petits amis fait d’elles des filles faciles ? Est ce que le fait qu’elles puissent être amoureuses de leurs partenaires ne la rendent aucunement moins coupables ? Où se situe la limite entre l’amour et le sexe ?
Pour ces questions, je n’ai pu avoir que des réponses approximatives sortant de la bouche de tous les « Aymans » et « Hinds » dans les rues Casablancaises. « Je veux être le premier homme dans sa vie», «Je suis sorti avec six filles et j’ai eu des rapports avec la plupart d’entre elles, mais avec la septième ce fût durant notre nuit de noces », «Il a rompu avec moi pour aller se marier avec une autre », «Je ne me suis jamais marié parce que je ne suis plus vierge. J’étais stupide. Je l’aimais. Je croyais que c’était le bon ».
À entendre tous ces témoignages, je commence à me demander si je dois choisir entre le fait de vivre le vrai amour avec mon Aymane à moi, en étant la petite copine qui risque d’être larguée sous prétexte d’être trop facile, ou opter pour la seconde option : vivre un long mariage basé sur le mensonge que je suis la «bent darhoum », jamais touchée, par la gent masculine.
Il fut un temps où la fille était promise au garçon pour le mariage depuis la naissance… Depuis, l’âge du mariage au Maroc est passé de 16 ans en 1960 (un âge où la fille peut à peine distinguer ses pulsations sexuelles) à 27 ans en 2010, étant donné qu’un mariage de nos jours nécessite un compte bancaire bien rempli, de bonnes études ,une maison dont le couple doit être propriétaire et une voiture au minimum. En clair, un jeune couple issu de la classe moyenne ne peut satisfaire toutes ces conditions qu’après 5 ans d’études et 2 ans de travail au minimum, disons à partir de l’âge de 25 ans ? Bien avant cet âge, la fille est déjà femme, prête à accueillir l’amour avec ses douleurs et ses rires, ses larmes et ses passions, ses mots et ses caresses. A 25 ans, la fille a besoin d’un homme qui lui fait sentir qu’elle est femme. Elle a besoin d’accomplir le rôle que la nature lui a attribué : aimer et être aimée.
Hind n’a pas choisi de rencontrer Ayman, ni de l’aimer et encore moins de le désirer. Hind n’a pas obligé Ayman à se rendre à cet appartement. Par contre, elle a choisi de faire face à ces regards à la fois neutres et accusateurs de son partenaire. Ces mêmes regards pleins de doute et d’incertitude jusqu’au prochain vendredi où elle refermera la porte de l’appartement à clé…
Va-t-il la quitter ?
Par Laila Hlimi
C’est un transfert de charge vers le plus faible: la femme.
La force du conditionnement social qui s’incruste même dans un sentiment aussi fort que l’amour n’offrant que deux alternatives: la névrose ou l’hypocrisie.
Peu de gens ont la capacité de se déconstruire pour se reconstruire pour vivre en phase avec leur temps et leurs sentiments .
j’approuve!!!!
une réalité qui ne choque plus!?ou un choc que la réalité soit aussi amère! Je croyais que l’époque des tabous était révolue! et que les jeunes d’aujourd’hui se permettent une vie sexuelle épanouie!
Ma conviction est que la prison la plus dangereuse se compose de barres qui emprisonnent nos esprits. A ce moment nous sommes emprisonnés par nos propres croyances culturelles qui nous retiennent à voir au-delà de ce que nous savons et voyons déjà. C’est pourquoi, en défiant les bars culturels, nous ouvrons une porte pour la découverte de «la chambre secrète», et nous pensons que les gens qui ont obtenu ou vont obtenir l’accès à cet espace sont très rares, même si ce n’est pas toujours le cas. Beaucoup d’entre nous ont été amenée à avoir un petit aperçu de la chambre secrète. Certains d’entre eux le reconnaissent, d’autres non. Certains d’entre eux l’ont apprécié, d’autres pas. Le fait est, nous continuons de penser que nous sommes rares et différent, et la différence fait peur. Ainsi, même si nous jouissons des conséquences de notre liberté culturelle, nous avons toujours peur de l’avouer haut et fort aux autres sur lesquels nous avons une tendance à refléter notre propre image.
Très beau texte.
Si j’étais Hind, je répondrais aux questions d’Ayman avec ce sourire et cette assurance tranquille de la femme certaine de son amour: « puisque ton sentiment envers moi s’érode aux assauts des vagues du conformisme social, laisse-moi répondre à tes attentes secrètes: nous n’ironts plus dans cet appartement. Si ton amour est si friable qu’il ne peut qu’être soumis à condition, je ne serai plus cette femme facile qui te satisfait et t’inquiète tout autant. Aimons-nous chastement! »
Je ne donne pas 2 jours à Aymen pour changer de comportement…
Très convainquant 🙂
il est vrai que cette une situation qui arrive souvent.pourtant il exite des hommes qui assument et aiment des femmes qui s assument.mon premier amour m a fait devenir femme et cette question ne s est pourtant jamais posee.faire l amour n etait que la suite naturelle d un sentment et le mariage a suivi car on ne voulait plus se quitter et non pour legaliser une quelconque faute.il y a aussi des hommes qui respectent leur partenaire
ce mode de vie occidentale ne serait jamais compatible avec notre société marocaine et musulman,celui qui veut vivre doit payer cher et soufrir,sinon il/elle va dans une société qui tolére ce genre de comportement.
et un conseil aux filles qui sortent avec des garçons ,la majorité des gars pensent du fait que leurs filles ,soeurs… sortent avec des hommes est litteralement un cauchmar .
c’est pourquoi l’islam veut protéger les filles ,si un homme vous aime il connait l’adresse de vos parents ,cessez les filmes hindous,conseil d’un Homme!!
Tu a fai ca toi? Allé voir la famille de ta copine? Tu na pa eu de relations avant? Alor arrête ton hypocrisie…
Nous fantasmons malheureusement sur une société idéale capable de juguler une identité arabo-berbéro-musulmane et ses héritages. Nous nous leurrons en croyant cela possible à mon avis car cela implique des choix de vie différents pour les uns et pour les autres et que seul un système démocratique et respectueux des libertés (en pratique, pas en théorie)peut le garantir.
Le système démocratique respectueux des libertés quant à lui ne nait pas du hasard mais d’une pratique historique éprouvée (cf. habeas corpus anglaise 1215).
Il y a encore du chemin à faire…