Non je ne zapperai pas!
« Je t’attraperai par ton vagin et je te pendrai. C’est ce que tu mérites ».
Pour ceux qui ont raté la phrase en arabe, c’est littéralement la traduction de la déclaration qui m’a été faite en pleine rue de Rabat et en plein jour.
Entendre une telle phrase heurte votre « sensibilité »? Vous trouvez cette expression vulgaire? Si c’est le cas, vous avez raison de réagir, d’être insupportés. Mais attention, ne vous trompez pas de cible. Ne vous attaquez pas à la personne qui vous rapporte ces mots mais à celui qui les a proférés en plein public. La réaction qu’elle devrait créer est de souhaiter que cela ne se reproduise plus, et non pas d’en vouloir à la citoyenne qui rapporte ce qu’elle a enduré.
Dans chacun de ces commentateurs bien-avisés qui me demandent, choqués, comment j’ose écrire de telles choses, je vois ce passant et ce spectateur qui assiste à mon harcèlement et à celui de toutes les femmes sans ouvrir la bouche, voire qui sourie devant la scène. Ce même spectateur intervient dès que j’ »ose » m’arrêter et interpeler mon agresseur. Ils accourent tous pour me dire: « ne fais pas attention à lui », « continue ta route et fais comme si de rien n’était », « ne lui réponds pas, ça peut mal finir », « tu as l’air d’une fille bien, d’une fille respectable, ne t’abaisses pas à son niveau », « s’il t’agresse, baisse les yeux et accélère le pas ».
C’est à en créer bien des troubles psychologies! On t’agresse, mais tu dois faire semblant de n’avoir rien entendu, rien ressenti, pire tu dois garder tout ça pour toi. Car si tu le répètes, TU es vulgaire, TU n’es plus respectable. En somme, on reconnaît aux femmes leur droit de circuler dans l’espace publique, mais elles doivent prétendre que les hommes autour d’elles qui les harcèlent sont invisibles. Donc oui Femme, tu as le droit d’être dans la rue, mais tu dois subir les « conséquences » de cette présence en silence!
Or c’est peut-être là une de nos erreurs, nous femmes, c’est de nous être tues à chaque fois que nous subissions une telle agression. C’est d’être passées à côté comme si de rien n’était, comme si ce n’était une voix imaginaire, une main imaginaire, voire un pénis imaginaire…
Or comment pourrons-nous changer une réalité, si elle n’est qu’imaginaire? N’est ce pas cela même qui dérange au fond les personnes outrées qu’on leur rapporte ce qui nous est arrivé? En racontant le harcèlement sexuel dans tous ses détails, sa vulgarité et en décrivant les conséquences qu’il a sur nous, nous rendons visible et réel ce fléau. C’est à moment seulement qu’il n’est plus possible de le « zapper ».
Se taire c’est consentir! oui il faut en parler…oui il faut condamner…Dans une societe qui restpecte la femme, cet homme(si je me permets de l’appeler ainsi) qui profere des paroles aussi choquantes serait a l’heure qu’il est en prison pour harcelement sexuel…malheureusement le Maroc est loin derriere!
C’est comme pour le viol: la honte doit changer de camp!
On est d’accord, c’est affligeant parce qu’on passe dans le camp » des filles non respectables » à partir du moment où nous sommes salies par ces mots.
En lisant l’article, cela m’a rappelé une anecdote… Un été en vacances au Maroc ma sœur et moi étions sortie.On marchait tranquillement lorsqu’un groupe de jeunes gentiment assis dans l’herbe non loin d’ailleurs de la demeure familiale, nous avaient abordés, n’ayant pas répondu ils se mirent à nous insulter sous l’œil averti d’un groupe de patriarches. D’aucuns n’ont vu l’utilité de rappeler à ces jeunes hommes la bienséance. Alors en arabe je me suis employée à dire à ces messieurs d’essayer (au risque d’heurter la sensibilité des lecteurs) de sucer ce qu’ils avaient entre les jambes! Évidemment tollé à ce moment là ! Les patriarches étant choqués par mon intervention mais celles de ces messieurs ne les avaient pas fais bouger d’un poil! Certes mon intervention était d’une vulgarité incontestable mais la leur ? Je m’agace toujours de voir que c’est aux femmes de se taire et pourquoi donc ?
Le titre m’a effectivement choqué mais ce choc me pousse à vous dire bravo d’avoir eu le courage de vous arrêter et de pouvoir le retranscrire. bq d’entre nous subissent ce genre d’agression et nous continuons notre chemin sans riposter. Par pudeur? Non par peur. Cette peur que nos parents et notre environnement nous a imposé. Merci MADAME d’avoir le courage d’en parler et de la manière la plus crue et celle qui a heurté vos oreilles et votre personne.
Vous avez raison Marwa de dénoncer ces paroles et honte à ceux qui vous traitent de vulgaire.
Il faut arrêter de baisser la tête et faire comme si de rien n’était. Il faut cesser cette éducation que l’on inculque aux enfants, en disant aux petites filles qu’elles sont faibles, qu’elles doivent être douces, discrètes et ne pas lever la voix, et qu’elles doivent s’effacer face au danger et à l’agression.
Des phrases comme celles-ci, on en entend couramment dans les rues marocaines, qui n’a jamais entendu de commentaire sur ses seins, ses fesses ?? Nous sommes toutes concernées, et se taire ne fait qu’amplifier le problème et conforter les harceleurs dans leur impunité.
@Nora er
Ne sois pas conne. Si tu avais mis plus de temps à lire et surtout COMPRENDRE tu déduira que :
> Je suis 100% solidaire avec l’auteur agressée verbalement mais je lui reproche sa « vulgaire » manière de dénoncer ces actes inciviques.
Ai-je commis un crime en donnant mon avis ?
Un peu de tolérance et de compréhension ne vous fera pas de mal. En moins je ne pratique pas le lèche-cul contrairement à des centaines d’autres ici.
J’ai le droit bordel de penser ce que je veux et donner mon opinion. Merde à la fin ! Pour qui vous vous prenez pour croire que seuls vos opinions ont de la valeur ?
Vous êtes loin d’être des vrais démocrates ! Vous êtes de « la pisse laïque » et rien de plus, car vous ne tolérez même pas les avis des gens et vous voulez faire une révolution culturelle. Décidément on es pas sorti de l’auberge !
@sonbol
Tu as ton avis, on a toutes le notre par ailleurs … De là à dire qu’elle n’est pas tolérante cela me semble dure et exagérer… Par ailleurs, l’électrochoc n’est pas si mauvais et il passe bien souvent par des solutions draconiennes … Si nous nous mettions à toutes nous exprimer comme ces messieurs crois moi les choses changeraient rapidement ! Cf : l’anecdote ci dessus…
Nous ne sommes pas toutes des laïques, tu fais un amalgame à mon sens. Ne plus vouloir être rabaissée et insultée va même dans le sens de la religion 🙂
NE Jamais courber l’échine et toujours dénoncer l(injutice
Debout les femmes et stop aux exclusions des réunions et des médias
Les femmes toujours la dernière roue de la charrette dans le monde de la Méditerranée même si elles innovent en politique on les copie vite mais la copie ne vaut pas l’original comme je le répète .
http://agenceariffinformationformation.blogspot.com/2013/03/reunion-de-la-commission-du-conseil-de.html
http://lesvertsmaroc-lesvertsmaroc.blogspot.com
http://agenceariffinformationformation.blogspot.com/2013/03/reunion-de-la-commission-du-conseil-de.html
Moi aussi ça me rappelle une anecdote…
J’étais petite, 8 ans peut-être, en vacances à Agadir, et lors d’une balade dans la foule j’ai entendu un jeune con insulter une demoiselle qui n’avait pas daigné répondre à ses avances (attention attention alerte vulgarité): « dayra ki l’3ouwa, ma t’kal ma t’7ouwa » ce qu’on traduira maladroitement par « elle est comme une cigogne, ni bonne à manger ni bonne à baiser »… Sur le moment, je n’ai rien compris à ces paroles, mais j’ai juste vu les gens autour de nous pouffer de rire à l’écoute de cette « jolie rime »… Je n’ai jamais oublié cette anecdote, et quand j’ai eu l’âge de comprendre, j’ai eu envie de vomir, parce que je me suis juste souvenue que tout le monde se marrait.
Merci Marwa. Tu as raison, il ne faut pas zapper, il faut décrire la réalité de la violence qu’on subit tous les jours. Critiquer le fait que tu rapportes des mots vulgaires, c’est comme critiquer le langage cru utilisé dans Casanegra: c’est faire l’autruche!!
Bravo.
Anecdote: je me suis fait interpeller par un petit jeune de 20 ans qui voulait se la jouer devant ses copains:
– Oh toi! T’es bonne, viens me sucer!
– Désolée ça va pas être possible, j’ai oublié mon microscope…
Quand c’est pas des insultes, c’est de la drague vulgaire et deplacee, ou encore un regard qui te deshabille comme s’ils avaient des parts sur ton corps ! J’ai toujours eu pour mot d’ordre de ne jamais baisser les yeux ou fermer ma gueule quoi qu’il en coute ! Mon mari ca le fait bien marrer, mais a parfois peur que je me prenne une baffe d’un agressif (comme si ce n’etait pas deja en sois une agression) ! Pas plutard qu’il y a une semaine je descendai de la voiture avec ma mere, et un mec la 50aine au volant de sa voiture la regarde et lui dit « a dik zwina, daba iderboulik tounoubil » rien de bien vulgaire ou deplace, mais qu’ils puissent tous croire qu’ils ont le droit d’ouvrir leur gueule draguer commenter m’insuporte !! J’ai alors repondu « had sa3a hdi ghir m3a rasek layderbouk nta » (limite agressif je sais). Ma mere qui pourtant elle même « kwis7a » fiere et avec beaucoup de repondant, a replique « non mais il a rien dit de mal ! ». Comme quoi a force d’entendre que des enormites, les petites choses en deviennent des compliments ! Big up Mouna !
ERRATUM – Marwa !
il est temps que la honte change de camp, je t’avouerai que le titre de l’article précédent m’a choqué dans un premier temps, en lisant, je me mettais dans ta peau, et je m’imaginais à quel point c’est traumatisant, si moi, derrière mon écran, le titre m’a secoué, j’imagine ce que cela peut être comme traumatisme de l’entendre de ressentir la haine et la violence qui l’accompagne, et la banalisation criminelle de ceux qui ont assisté à cette scène sans bouger.
on ne peut zapper un acte pareil, il est temps aussi que les lois assurent la liberté de circuler en toute sécurité pour chacun et chacune
Populace de males malades et schizos. J’ai honte de dire que je suis male marocain. De passage au maroc, j’ai vécu l’experience de me balder avec ma niece et j’ai noté que ces animaux ecervelés ne qe derangent pas de draguer une jeune fille accompagnee.
Une reelle revolution culturelle s’impose avec la criminalisation de l’harcelement.
Soutien inconditionnel dans ce combat legitime.
Je suis fière de vous, les femmes, qui osez relever la tête et vous exprimer face à ces attitudes séculaires ! Il est grand temps de changer les mentalités et cela se fera par les femmes qui sont « l’Avenir de l’Homme » dans une écoute et un partage respectueux de chaque être humain! Elles ont été créées dans cette grande visée car elles portent la vie . Grâce à vous, les choses évoluent et n’oubliez pas que beaucoup d’hommes vous comprennent et vous soutiennent aussi ! Les choses bougent !!! Courage !!!